
French writer, écrit de la SFFF et des fanfictions, poste sur l'écriture et reblogue Pratchett
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Dieu
Dieu
Je t’ai jeté avec tellement de plaisir.
Je t’ai écrit, bien sûr. Et je t’ai réécrit. Raturé. Relus. Injurié. Changé. Froissé. Lissé. Réécrit encore.
J’ai entouré ce qui allait, j’ai fait des flèches vers une autre partie, j’ai gribouillé dans un coin en attendant que l’inspiration reviennent, j’ai eu l’inspiration, j’ai pris des notes minuscules de l’autre coté, j’ai essayé, j’ai remis des astérisques pour relier ensemble des petits bouts de rien.
Tu as fini par ne plus ressembler à rien, mais tu avais tout le potentiel, toutes les étincelles.
Alors j’en ai pris un autre et j’ai tout remis. Dans le bon ordre. Avec les bons mots. Et là, enfin, c’était beau.
Tu es à la poubelle maintenant, mais j’espère que tu pars avec la satisfaction du devoir accompli. Moi, je te jette avec la satisfaction du créateur qui, enfin, se sent avancer.
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amertumedelamer liked this · 3 years ago
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30jourspourecrire reblogged this · 3 years ago
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30jourspourecrire liked this · 3 years ago
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sous-le-saule liked this · 3 years ago
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Sorcellerie
. Il attrape le champignon et le coupe soigneusement à la racine. C’est un cœur de sorcière rouge et dodu, presque ovoïde, qu’il a passé toute la journée à chercher dans les bois. Il sourit. C’est le dernier ingrédient dont il a besoin pour le rituel.

Sifflotant un air guilleret, il regagne sa voiture et rentre chez lui, à la fois soulagé d’avoir terminé sa quête et excité de passer à l’étape suivante. Ce soir… ce soir il va lancer le sortilège.
Il lui a fallut du temps pour rassembler tous les ingrédients. Le cœur de sorcière a presque été le plus simple, même si le nom l’avait effrayé au commencement. Il ne se voyait pas commettre un meurtre pour son premier sort, et n’aurait pas su où trouver une sorcière pour commencer. Enfin, où trouver une autre sorcière. Mais le reste a été assez difficile à récupérer. On aurait pu croire que toutes ces boutiques ésotériques en ligne pourraient aider, mais bien sûr que non. Pour vendre des cristaux et des pendules en trente-huit mille matières différentes, il y a du monde. Pour vendre des poils de bouc de quatre ans encore vierge, il n’y a plus personne. Non, il n’a pas envie de repenser au bouc.
Il s’installe sur une colline à l’écart de la ville et place soigneusement le miroir rond qui servira de base à sa malédiction. Celui-ci doit refléter à la fois la cible et une constellation bien précise, aussi il met un temps fou à creuser la terre et surélever le miroir avec des cailloux, jusqu’à trouver l’angle parfait. A partir de là, tout est beaucoup plus simple.
Les autres ingrédients ont servi à créer une pâte noirâtre et puante qu’il applique au pinceau sur le miroir, tout en récitant ses incantations. Il a veillé à les apprendre par cœur. Le rituel n’apprécierait pas un sorcier hésitant et encore moins une erreur d’une syllabe. Depuis le temps qu’il se prépare, il pourrait les réciter même en dormant. Puis la touche finale, alors qu’il sent un bourdonnement à la lisière de sa conscience, comme un essaim des enfers prêt à se déchainer sur le monde… le sang de la victime. Ce qui n’a pas été le plus simple non plus à se procurer. Mais il l’a.
Trois gouttes brunes tombent sur le verre lisse et glissent jusqu’aux inscriptions boueuses. Il achève de réciter l’incantation. Et attend.
Il faut du temps, c’est normal. Jusqu’à ce que le jour se lève. Et alors ils verront… Ils verront tous.
Il ne reste plus qu’à attendre encore un peu.
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Plongée
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Les plongeurs s’enfoncent profondément dans la mer, lentement, patiemment. Les ruines sont loin, bien cachées au milieu des rochers et des algues. Les poissons s’approchent, curieux, ne s’enfuyant que quelques secondes avant le contact, comme une volée de pigeons. Des pigeons aquatiques sur une place engloutie, picorant au sol et tournoyant autour d’une statue mousseuse.
Une fois arrivés, la lumière des torches révèlent des formes familières – maisons carrées, fenêtres carrées, même ces millénaires sous l’eau n’ont pas pu adoucir la géométrie de cette architecture typiquement humaine. Les algues forment des rideaux qui flottent à la brise. Les jardins sont verdoyants. Les murs aussi. Les explorateurs avancent, toujours à portée de vue d’un autre, prudents mais déterminés. Ils parlent par signes. Là-bas. Attend. Je viens. Ok.
C’est lent. Un bon rythme sous les eaux. C’est ainsi que la mer doit être visitée.
Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent. Ils connaissent l’ensemble de la ville, ont tracé des cartes vues du sommet, ont récupéré des pièces intéressantes, mais ils commencent à peine à entrer dans les maisons, et il reste énormément à faire pour toutes les explorer. L’endroit était immense quand il était humain. A présent qu’il appartient aux poissons, il reste assez colossal. Peu d’habitations se sont écroulées, au final. A croire qu’à l’époque on construisait pour durer. Ou que les poulpes et les crabes sont doués pour l’entretien.
D’ici, la lueur du soleil n’est qu’une grisaille timide qui filtre à travers trop de couche de bleu. Les torches sont indispensables. Puissantes, mais paradoxalement elles augmentent les ténèbres alentours. Devant soi, tout est clair. Sur les cotés, tout est noir.
Tout devrait l’être.
Les plongeurs commencent à percevoir, du coin de l’œil, de fugaces lueurs, des clignotements, comme si un point lumineux apparaissait pour disparaître aussitôt. Après quelques échanges de signes, ils se mettent d’accord et éteignent leurs lampes.
Tout autour de la ville, il y a des milliers de points lumineux. Une lueur pâle, discrète, qui tranche à peine dans les ténèbres. Difficile de situer son origine. Est-ce que ce sont de minuscules points tout proches, ou d’énormes points très éloignés ? Tout ce que les plongeurs peuvent dire, c’est qu’il n’y a plus le moindre poisson autour d’eux. Et que les lueurs se rapprochent. . .
Happy lilac day, guys.
I drew this lilac for a different reason, but for 25 of May it fits perfectly
All the little angels rise up high!



